“Ça n’était pas du vrai communisme”

Ca y est les résultats du premier tout de l’élection présidentielle sont tombés. Les analyses politiques vont bon train pour expliquer la mort du PS et de l’UMP, l’échec de François Fillon, la victoire d’Emmanuel Macron, symbole du renouveau politique etc. De mon côté je ne retiens qu’une chose de ce premier tour : le parti communiste a réuni plus de 50% des suffrages exprimés.

Tous les candidats hors Fillon et Macron affichaient un programme qui pris dans sa globalité n’aurait pas fait sourciller Georges Marchais ou Maurice Thorez. Le symbole du côté malheureusement “tendance” de ces idées est d’ailleurs la très forte sympathie dont a bénéficié Jean-Luc Mélenchon. Il arrive ainsi en tête des intentions de vote chez les 18-24 ans.

Comment expliquer que près de 30 ans après la chute du mur de Berlin et plus de 25 ans après la chute de l’URSS, le communisme fasse encore recette dans ce pays ? Comment expliquer la complaisance odieuse de nombreux médias vis-à-vis de candidats qui se réclament de cette idéologie mortifère ?

Aucun régime communiste n’a jamais fonctionné sur cette planète. Aucun. Cette règle est immuable et le restera. Pourtant lorsque les responsables communistes sont interrogés sur les désastreux échecs de Staline, Pol-Pot, Chavez et consort, ces derniers disposent d’une parade ultime : “ça n’était pas du vrai communisme”. Or nous allons voir que malheureusement un régime communiste ne peut qu’aboutir à la pauvreté et la dictature.

Par où commence un programme communiste ? Par une certaine conception de la justice. Pour séduire l’électeur moyen, le communiste va faire appel à la “justice sociale”. Il y aurait une situation profondément injuste dans ce monde : peu de gens gagnent énormément d’argent et d’autres beaucoup moins. D’autre part, les gens qui gagnent cet argent font des métiers qui auraient une faible utilité : le trader ne sauve pas des vies contrairement à l’infirmière par exemple. Le footballeur ne produit pas de quoi nous sustenter à la différence de l’agriculteur.

En conséquence, la répartition des richesses serait profondément injuste. Ceux qui ont un travail utile ne seraient pas rémunérés à leur juste valeur. Cette constatation bien que foncièrement fausse a l’avantage de séduire de nombreuses personnes qui ont l’impression de ne pas être suffisamment payées pour ce qu’elles font. Un salarié a toujours le sentiment que son patron ne se rend pas compte de la valeur qu’il lui apporte.

C’est un biais cognitifs que nous avons tous qui est de survaloriser ce que nous possédons. Il en va de même pour notre travail. Les partis communistes jouent donc sur ces éléments de “justice sociale”. Comme un citoyen = un vote, ils ont plus de chance de passer en tenant ce discours face à un auditoire à qui on dit ce qu’il veut entendre.

Une fois le pouvoir pris, par la force ou par les urnes, les communistes vont donc s’atteler à rétablir leur justice sociale. Ceux qui possèdent la richesse sont donc expropriés pour que cette richesse soit distribuée à ceux qui en ont moins. L’Etat saisit alors les actifs quels qu’ils soient : actions d’une entreprise, épargne, immobilier etc. pour en assurer la meilleure répartition. Vous remarquez d’ailleurs l’hypocrisie immense de cette méthode : j’expulse un patron pour le remplacer par un autre patron mais qui cette fois-ci porte la casquette “Etat”. Mais comme c’est l’Etat c’est forcément un gentil.

Les communistes ont donc remplacé à la tête des entreprises des gens qui n’ont souvent pas les qualifications ni les connaissances pour assurer le bon fonctionnement de l’entreprise mais surtout des gens qui n’ont aucune incitation à se démener pour que l’entreprise fonctionne bien. Un actionnaire sait qu’il peut gagner de l’argent en revendant une société qui affiche de beaux profits. Un agent de l’Etat n’en a que faire, il touche son salaire.

D’autre part, l’Etat communiste souhaite améliorer les conditions des travailleurs. Puisqu’ils étaient exploités pour un salaire de misère sous le régime capitaliste, cela doit changer. Ils limitent donc la durée du travail à 32h, augmentent les salaires (puisque ceux des patrons sont réduits par un effet de vases communicants nous pourrons mieux payer les salariés – sic) et garantissent l’emploi à vie. Combinez des nouveaux dirigeants d’entreprise qui n’y connaissent rien et sans motivation à des salariés moins productifs vous obtenez une baisse générale de la production.

Cette baisse de la production arrive très vite si bien que de nombreux biens se raréfient. Puisque l’offre baisse mais que la demande reste identique les prix augmentent. C’est là qu’intervient le projet le plus diabolique des communistes : si les prix montent trop, il faut les encadrer pour que chacun continue à acheter le minimum vital.

L’Etat encadre alors dans un premier temps ce qu’il estime nécessaire : le pain, la farine, les oeufs, les loyers, l’huile etc. Il s’imagine qu’en cassant le thermomètre, la température baissera. Toute la perversité d’un régime communiste réside dans son absence de systèmes de prix.

Les prix sont des signaux nécessaires pour organiser l’activité économique : ils disent si la demande pour un bien est forte et si l’offre est capable d’y répondre. Ils orientent l’action humaine vers la production de services et de produits que les citoyens désirent ! Ils permettent au travers de la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition de savoir si la production est correctement organisée et si les ressources ne sont pas gaspillées.

Sans prix, ou avec des prix manipulés, les agents économiques sont perdus. Ils ne peuvent pas savoir ce dont les gens ont besoin et si l’organisation de la production est en mesure de répondre à ces besoins.

La conséquence directe de cette situation est une inadéquation profonde entre la production et ce que les consommateurs attendent. D’autre part, la nationalisation de l’économie ne pousse pas à la prise de risque : pourquoi se donner du mal, travailler dur pour lancer un nouveau produit, améliorer ma technique de production si l’Etat peut tout me prendre. Autant rester bien au chaud à ne pas faire grand chose.

Vous vous retrouvez donc avec une baisse de la production et le peu qu’il reste de celle-ci est inadaptée à ce dont les gens ont besoin. La pauvreté commence donc gentiment à s’installer. Voyant la situation leur échapper, les communistes poussent alors plus loin leur raisonnement fallacieux : les gens n’ont pas assez à manger, nous allons donc tout faire pour faire progresser la production de blé. Au moins ils pourront se sustenter avec ça.

Commence alors l’usage de la force. Pour réorienter la production vers l’agriculture, il faut plus d’agriculteurs, or les communistes ne peuvent pas payer plus ceux-ci (ou alors en imprimant de la monnaie ce qui créera encore plus d’inflation). Cela romprait leur théorie de la justice sociale. Ils n’ont donc pas beaucoup de solutions pour les attirer dans les champs : il faut les forcer à y aller.

Oh rassurez-vous les excuses sont toutes trouvées : vous ne voulez pas aller dans les champs ? C’est donc que vous voulez laisser crever les gens la gueule ouverte ? Si cette culpabilité morale ne suffit pas, il faut quand même produire plus de blé, les miliciens du régime forcent donc les citoyens à travailler dans les champs.

Cependant leur productivité est faible : d’une part ils ne sont pas formés et d’autre part, travailler sous le regard, au mieux, le fusil, au pire, d’un milicien ne crée par les conditions idéales à l’épanouissement professionnel.

Ça c’est pour ce qu’on voit. Ce qu’on ne voit pas c’est qu’en abandonnant leur travail dans une usine de métallurgie, ils ne produisent plus les machines qui permettaient auparavant de récolter le blé. Or les machines se dégradant avec le temps et face à l’incapacité à en produire de nouveau, nos néo-agriculteurs doivent dorénavant récolter le blé à la main. Ce qui prend plus de temps et réduit encore la production qui ne suffit pas à nourrir le peuple. Il faut donc envoyer encore plus de personnes aux champs etc.

Le dirigisme économique est une spirale sans fin qui n’a pour fin que la misère absolue. Mais cependant nous voyons surtout que l’Etat est obligé de forcer ses citoyens à travailler selon ses anticipations (toujours fausses). L’usage de la force est donc consubstantielle à tout régime communiste. Puisque les prix ne sont plus libres, les individus ne le sont pas non plus.

Le dirigisme économique ne peut pas assurer une correcte organisation des moyens de production. Il nécessiterait une omniscience dont ne dispose aucun homme ni aucune machine. Prétendre connaître les besoins de tous les être humains et la façon idéale d’agencer tous les moyens de production relève de la maladie mentale. Seuls les individus à leur humble niveau en sont capables.

Le dirigisme économique ne peut aboutir qu’à plus de dirigisme économique si l’Etat n’ouvre pas les yeux sur son erreur initiale. Et le dirigisme économique aboutit nécessairement d’une façon ou d’une autre à l’usage de la force et de la violence.

En conclusion prétendre que les régimes de Chavez, Staline, Mao et autres n’étaient pas du communisme est profondément faux. Le communisme porte en ses gènes la pauvreté et l’usage de la violence. Ce n’est pas parce que l’idéal se veut être un monde plus juste qu’il n’aboutira pas à son inverse la plus totale. Les communistes nient la réalité et prennent leurs rêves pour des réalités.  Le problème c’est que leurs rêves sont nos cauchemars.

J’ai une haine profonde pour les régimes dirigistes et communistes. Parce que je sais que ceux qui les promeuvent nous font supporter au prix fort leur ignorance et leur bêtise crasse. J’espère ainsi qu’au travers de cet article j’aurai réussi à convaincre ceux qui m’auront lu des méfaits inhérents à cette idéologie.

J’aurais pu finir cet article par un “Meurs, pourriture communiste” néanmoins je préfère toujours juger les idées et non les personnes. Je terminerai donc avec le souhait suivant pour les prochaines années : “Meurs, pourriture de communisme”.

 

5 Comments

  1. Bonjour Mr Willers,

    Je crois que vous interprétez une version trop simplifiée de communisme. D’après Marx, la base économique détermine la superstructure. Il est exact que quand la société n’a pas la richesse suffisante pour satisfaire chaque individu, il n’est pas possible de construire un vrai système social communiste. C’est pourquoi le communisme a été un échec en URSS et en Chine.

    Par ailleurs, “la justice sociale” devrait naître sur une volonté et une capacité de partager équitablement, mais pas être introduit par la force.

    J’apprécierais une réponse de votre part, svp. Merci

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    1. Bonjour,

      En soit que des communistes décident de faire leur société dans leur coin sans l’imposer par la force à ceux qui ne veulent pas en faire partie, comme vous le mentionnez, ça ne me dérange pas. Dans les faits, les régimes communistes ont toujours souhaité créer un homme nouveau en se disant : pour que notre société communiste marche il faut modeler l’homme pour qu’il rentre dans le moule prévu.

      Marx et les autres penseurs communistes le prévoyaient : parce que le prolétaire n’a pas une conscience de classe, il faut donc faire surgir cette conscience de classe via la dictature du prolétariat : nationalisation, répartition forcée des richesses etc. et soit-disant préparer les citoyens à l’utopie marxiste de société parfaitement égale et sans classe.

      Les communistes sont des constructivistes qui veulent modeler le monde tel qu’ils l’imaginent et non tel qu’il est (le monde serait divisé entre les propriétaires des moyens de production et les autres, ce qui est insupportable). Or malheureusement le réel vous revient toujours à la figure si vous ne le prenez pas en compte. D’où les échecs répétés et prévisibles des régimes communistes.

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  2. Brillante plateforme, antidote au poison communiste et collectiviste et au cancer gauchiste. Des “”résistants insoumis” m’ont fait la même réflexion, Staline ce n’était pas etc. Et ils n’ont pu me citer un seul pays ou le communisme radieux avait réussi. Pas la moindre réussite depuis la création du parti bolchevique en 1902. 115 ans d’échec.

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